«Gouverner, c’est prévoir», affirme l’adage. Il en va de même lorsqu’il s’agit de gérer un réseau électrique. Il importe alors d’anticiper les besoins des utilisateurs et de prévoir les infrastructures nécessaires pour répondre à la demande.
Le chantier mené en décembre 2020 à la hauteur de Riddes en fournit un bon exemple. Un forage dirigé a en effet été réalisé afin de permettre le passage sous le Rhône du réseau moyenne tension. But de l’opération: créer une nouvelle liaison entre la sous-station SEIC-Télédis d’Ecône et la rive droite du fleuve, afin de renforcer l’alimentation électrique de Saillon, Leytron et Ovronnaz.
Dix mètres sous le lit du fleuve
Pour réaliser cette opération délicate, SEIC-Télédis a fait appel à l’entreprise Zmoos, spécialisée dans ce type d’intervention. Elle compte déjà des milliers de kilomètres parcourus en forage dirigé, à travers des autoroutes, des voies ferrées, des cours d’eau ou encore des zones protégées. Et ce dans les sols les plus divers, de l’argile à la roche dure.
Le forage dirigé permet de poser divers tuyaux (eaux, gaz, électricité, fibre optique, chauffage à distance) sans pratiquer de tranchées. A Riddes, les tubes sont destinés à des câbles 16 kV. Le «tunnel» mesure 280 mètres pour un diamètre de 50 cm; il atteint une profondeur de 21 mètres sous le terrain naturel et de 10 mètres sous le lit Rhône.
Fiabilité et vision à long terme
Technique assez coûteuse (environ 250 000 francs pour le chantier de Riddes), le forage dirigé est extrêmement fiable à long terme. Dans ce cas précis, il a été préféré à une liaison aérienne, qui aurait eu un fort impact environnemental étant donné la puissance importante à transporter. Cette solution apporte aussi plus de fiabilité que la technique de bridage sous un pont, qui s’avère elle aussi coûteuse et de durée de vie réduite, avec un risque de déposer ces infrastructures en cas de travaux sur l’ouvrage.
Après trois mois de travaux, cette nouvelle liaison entre les deux rives du Rhône devrait être opérationnelle courant 2021.